Une bonne nouvelle qui, je l’espère, va me permettre de partager avec vous plus souvent : j’ai mon propre PC. Plus besoin donc d’attendre que tous les ennemis soient terrassés sur la Map, ou que le circuit de Red Stone soit complètement au point pour pouvoir vous montrer mes bricoles. « Bricoles » n’a ici rien de péjoratif mais utilise sa parenté avec le mot « bricolage ». Il y a chez moi un coté « artisan » que mon métier ne me permet pas de satisfaire pleinement. J’ai besoin de créer, de mener des projets que je peux toucher et surtout de les terminer. C’est peut être pour cela que contrairement à d’autres brodeuses, j’ai peu d’encours et encore moins d’ouvrages abandonnés. Ma série touche à sa fin et j’en ai commencé une autre depuis. Elle est plus ambitieuse, plus difficile aussi. Je bidouille également quelques trucs au crochet, au tricotin et au tricot qu’il va bien falloir que je vous présente un jour.
Mais ce soir, la lumière est magique. Le ciel teinte d’or les nuages qui filent soufflés par le vent. Il est donc temps pour moi de vous présenter mon centaure.
N’ayant malheureusement pas de coquelicots dans mon jardin, c’est avec l’une de mes tulipes qu’il se présente à vous. Et oui, il est fini depuis le mois de mars. Cela peut vous paraître étrange mais je n’aime pas vous montrer des modèles non terminés. Je trouve ça impudique. Pour moi, la broderie doit se montrer toute apprêtée, lavée, repassée, tendue. Montrer ses différentes étapes c’est un peu comme la surprendre chez le coiffeur avec les mèches de cheveux dans le papier d’aluminium. Bref, je vous présente mon ouvrage comme on mène une mariée à l’autel : dans toute sa gloire.
Il s’agit, comme pour les modèles précédents, d’une grille tirée de l’agenda point de croix 2017 des éditions Mango. Cette grille a été créée par Sylvie Teytaud, dont je suis fan depuis plusieurs années. J’ai fait très peu de modifications sur cette grille. Contrairement à l’Ondine, elle contient peu de fils madeira metallic. Seules les feuilles printanières scintillent un peu dans les rayons du soleil filtrés par le sous bois. Pour moi, les centaures ont une connexion avec la terre. Elle leur confère une force brute, primale, animale. Donc pas de paillettes, on laissera ça aux licornes et aux petits poneys.
Ce que j’aime à nouveau dans cette grille, comme dans les précédentes, c’est la composition. Tout est équilibré et les détails ont toute leur place dans la scénette. On distingue un couple d’oiseaux curieux et peu effrayés par cette créature magique. L’un d’eux vient même se poser, irrévérencieux, sur la croupe du centaure. La présence du nid et des oisillons donnerait à penser que ces parents affairés et inquiets pour leur progéniture seraient moins enclins à s’accorder une pause pour saluer leur voisine mais ce n’est pas le cas. Le centaure est donc parfaitement intégré dans son environnement et il émane de cette broderie un sentiment de calme et de paix.
J’aime tellement cette série, qu’une fois n’est pas coutume, j’ai fait l’effort de les encadrer. Comme ce n’est pas encore totalement fini, il vous faudra patienter un peu pour les voir dans leurs écrins. En attendant les voici, toutes réunies.
Fin.